80ème Anniversaire de la libération de la poche de Lorient:
Discours d’ouverture énoncé le vendredi 16 mai 2025 par M. G. Charbonnier Principal du collège Brizeux
« Mesdames, Messieurs, chers collègues, chers élèves, chers partenaires,
C’est avec une profonde émotion et une grande fierté que je prends la parole ce soir, à l’occasion de l’ouverture officielle de l’exposition « La petite Histoire dans la grande Histoire », organisée ici au collège Brizeux.
Avant toute chose, je tiens à rendre un hommage appuyé à Monsieur Menier, professeur d’histoire-géographie, qui un jour est venu s’installer dans mon bureau pour me dire, avec la conviction qu’on lui connaît :
« Cette année, nous allons célébrer le 80ᵉ anniversaire de la Libération de la poche de Lorient. »
Je suis bordelais de naissance, et à l’évocation de cette période, ce sont immédiatement les souvenirs de mes grands-parents, qui ont eux aussi vécu l’occupation, qui me sont revenus à l’esprit.
Des histoires entendues dans l’enfance…
Ce souvenir personnel me revient ce soir avec d’autant plus de force que nous y reviendrons tout à l’heure, en écho avec les mots d’un jeune collégien dans le livre d’or.
Très vite, cette idée de commémoration a pris racine, portée par l’enthousiasme et la conviction que l’Histoire se vit et se transmet.
Alors, dans une dynamique de « On prend les mêmes et on recommence », j’ai naturellement sollicité le Commandant Philippe Troussard, avec qui j’avais eu le plaisir de créer, au lycée Dupuy de Lôme, la classe Sécurité Défense, en partenariat avec la flottille 24F de la base aéronavale de Lann-Bihoué. Une belle aventure humaine et pédagogique.
Et comme souvent, les rencontres se tissent… Un jour, je me permets de dire à Philippe : « Pose ton fer 7 deux minutes, j’ai quelque chose à te proposer. »
Nous voulions réaliser une exposition sur notre collège, sur notre territoire. Et comme souvent, une mise en relation s’opère…
Nous avons ainsi visité la batterie du Cosquéric, accompagnés de Monsieur Jean Robic et de l’ équipe de professeurs d’histoire-géographie. Étaient également présentes Madame Ruffié, professeure d’arts plastiques, et Madame Tanguy, l’indispensable personne dans l’ombre, toujours disponible, toujours volontaire.
Oui, car c’est bien beau de parler d’Histoire, encore faut-il s’y confronter, s’y immerger… Nous nous sommes retrouvés un mercredi, dans les bunkers de la ferme du Cosquéric, plongés dans cette époque, en quête de mémoire.
Et puis, il y a cette rencontre décisive avec l’ARPL – l’Association de Reconstitution de la Poche de Lorient.
Je le dis ce soir avec force : l’ARPL est la pierre centrale de cette exposition.
Sans eux, rien de tout cela n’aurait été possible. Leur engagement est profond, rigoureux et sincère, porté par une volonté infatigable de faire vivre la mémoire, de faire parler les objets, les uniformes, les souvenirs.
C’est aussi une histoire de famille, une passion transmise, vécue, partagée avec humilité et générosité.
Grâce à la bienveillance de leur président, Monsieur Yann Clausse, la collaboration a été immédiate, naturelle. Nous avons découvert, un soir d’hiver, une équipe de collectionneurs acharnés, passionnés, dévoués à cette mission de transmission.
À cette dynamique s’est jointe l’association Le Maquisard, représentée par Monsieur Aymard Anthony, dont la participation a enrichi cette exposition avec sérieux et engagement.
De fil en aiguille, nous avons également été rejoints par le musée de la base de Lann-Bihoué, représenté par Monsieur Le Corre.
Je tiens enfin à saluer la présence parmi nous ce soir de Monsieur Kerhoas, capitaine de vaisseau, représentant ALFUSCO, qui nous fait l’honneur de sa présence. Nous vous en remercions chaleureusement.
Les visites de cette exposition ne sont pas de simples parcours libres : elles sont accompagnées par les bénévoles eux-mêmes, ces femmes et ces hommes des associations partenaires, qui partagent leurs connaissances, leur passion, leur vécu, avec une énergie fantastique. Leur volonté de transmettre, de faire revivre les récits, les anecdotes, les enjeux de cette période, est tout simplement exemplaire. Grâce à eux, chaque visite devient une rencontre humaine et historique.
Trois thématiques principales sont au cœur de cette exposition :
Les femmes et la guerre, ces héroïnes souvent oubliées.
Le Débarquement, moment charnière de notre mémoire collective.
Plusieurs établissements scolaires ont répondu présents. Avec nos 610 élèves, ce sont près de 750 enfants qui ont pu découvrir, apprendre, s’imprégner de ce pan de notre Histoire.
Un livre d’or est à disposition. Et comme annoncé au début de ce discours, je voudrais vous lire une phrase, toute simple, mais bouleversante, écrite par un de nos collégiens :
« Mon grand-père aurait adoré votre exposition. »
Ce lien, entre les générations, entre les souvenirs des grands-parents et les émotions de nos élèves, donne tout son sens à notre démarche.
Enfin, permettez-moi un clin d’œil personnel.
Je tiens à remercier toute l’équipe du collège Brizeux, qui me supporte déjà au quotidien — ce n’est pas rien — et qui a, une fois encore, déployé une énergie remarquable pour :
imprimer les supports,
communiquer largement,
organiser l’ouverture au grand public,
répondre aux multiples sollicitations,
accueillir au self nos exposants dans les meilleures conditions,
et gérer l’indispensable partie administrative, avec rigueur et réactivité, sous la houlette de Monsieur Olivier Paquet, Mme Karen Delavigne et Mme Sylvie Kervadec que je remercie tout particulièrement. Autant de tâches qui dépassent largement notre quotidien, mais qui témoignent d’un esprit d’équipe remarquable, d’un engagement sincère, et d’un attachement à ce projet collectif qui nous unit.
Et pour conclure cette cérémonie d’ouverture de la plus belle des manières, nous avons le grand plaisir et l’honneur d’accueillir ce soir le Pipe Band de Lorient, qui nous offre une ouverture en musique, à la hauteur de l’histoire et de la mémoire que nous célébrons ensemble.
Merci à eux, et merci à vous tous.
Ensemble, nous faisons vivre l’Histoire, nous la transmettons, nous l’honorons.
M G.Charbonnier »
